Définitions :

Le mot « pédagogie » dérive du grec παιδαγωγία, de παιδός (/'paɪdɔr/), « l'enfant », et ἄγω (/'a.gɔ/), « conduire, mener, accompagner, élever ». Dans l'Antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l'enfant à l'école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs. « Pédagogie » est un mot remontant à 1495 d'après le dictionnaire Le Robert[Lequel ?]. L'Académie française l'admet depuis 1762.

Les conquêtes d’Alexandre le Grand, puis la réduction en province romaine de la Grèce, permirent de répandre l’esprit grec, son rationalisme et son humanisme, mais aussi son goût pour l’art de la persuasion. Henri-Irénée Marrou note cependant dans son Histoire de l'éducation dans l'Antiquité que la pensée antique s’était peu préoccupée de l’enfant, entièrement vouée qu’elle était à l’éducation de l’homme fait. Marrou montre en particulier que les manuels scolaires changèrent extrêmement peu entre le IIIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle. On dispose de plusieurs ouvrages pouvant servir à l’éducation, par exemple celui de Lucius Ampelius et le Columelle en agriculture.

L’éducation athénienne, joignant celle du corps se développant harmonieusement grâce à l’éducation physique, et au sport, et celle de l’âme, les arts et les lettres, et les mathématiques ou la philosophie était faite en vue de faire un jeune athénien « καλος καγαθος », c’est-à-dire « beau et bon » suivant les critères antiques ou même laid, mais très intelligent, d’après le Théétète de Platon, qui excelle en mathématiques. Car en revanche, elle condamnait à mort tous ceux dont le corps ou l’esprit souffrait d’une infirmité, d’une insuffisance ou d’un handicap au nom de cet idéal de force et de beauté archaïques, militarisé.

Il est possible de reconstituer le cursus scolaire antique à travers les Livres de Platon et de distinguer trois classes d’âge :

  • École Primaire : Lysis, Ménexène
  • Palestre des adolescents : Charmide
  • École des Sophistes ou Philosophie des jeunes adultes : Protagoras, Gorgias, La République…

Platon au Ve siècle av. J.-C. propose dans La République et Les Lois une éducation collective dans le but de former des citoyens où la Cité remplaçait totalement les parents. L’éducation consistait à « mettre la science dans l’âme » selon le sens commun, d’après Platon à élever l’âme vers le bien, le beau et la justice (en fait une éducation morale).

La création d'une Académie (prémisse des Grandes-Ecoles de la République) veut remédier au constat que Platon fait, suite aux guerres du Péloponèse qui décimèrent la population, révélant la corruption des élites !

 

Evolution du sens :

Ferdinand Buisson, qui fut inspecteur général de l'instruction publique, donne cette définition : « science de l'éducation, tant physique qu'intellectuelle et morale » (Dictionnaire de pédagogie, 1887, col. 2 238 a).

Selon Émile Durkheim, la pédagogie est une « réflexion appliquée aussi méthodiquement que possible aux choses de l'éducation » (L'évolution pédagogique en France, Paris, PUF, 1938, p. 10). « L'éducation est l'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objectif de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques, intellectuels et mentaux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu social auquel il est particulièrement destiné ». Pour É. Durkheim - et cette idée fera fortune - « la pédagogie est une théorie pratique », comme la médecine ou la politique. La pédagogie est à la fois une théorie et une pratique : une théorie ayant pour objet de réfléchir sur les systèmes et sur les procédés d'éducation, en vue d'en apprécier la valeur et, par là, d'éclairer et de diriger l'action des éducateurs.

Pour Françoise Clerc, la pédagogie est « l'ensemble des savoirs scientifiques et pratiques, des compétences relationnelles et sociales qui sont mobilisées pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies d'enseignement ».

Franc Morandi considère que la pédagogie signifie « étude et mise en œuvre des conditions d'apprendre ».

Quelles différences entre pédagogie et didactique ? « "Pédagogique" réfère plus à l'enfant et 'didactique' plus à l'enseignement, en raison de leurs étymologies respectives ». D'autre part, la pédagogie est généraliste, tandis que la didactique est spécifique, elle concerne telle ou telle discipline (« didactique des mathématiques », « didactique du français langue étrangère »...) : la didactique porte sur l'enseignement d'un contenu particulier. « La didactique fait l'hypothèse que la spécificité des contenus est déterminante dans l'appropriation des connaissances, tandis que la pédagogie porte son attention sur les relations entre l'enseignant et les élèves, et entre les élèves eux-mêmes ». Selon Marguerite Altet,

« L'enseignement couvre donc deux champs de pratiques :
1. celui de la gestion de l'information, de la structuration du savoir par l'enseignant et de leur appropriation par l'apprenant, domaine de la Didactique
2. celui du traitement et de la transformation de l'Information en Savoir par la pratique relationnelle et l'action de l'enseignant en classe, par l'organisation de situations pédagogiques pour l'apprenant, c'est le domaine de la Pédagogie ».

(selon Wikipedia)

 

Les doctrines pédagogiques sont de grands ensembles théoriques, complexes, mêlant théories et procédures. Ce sont des philosophies, des visions du monde, des idéologies. Elles supposent, clairement identifiées, une psychologie de l'enfant, une philosophie de l'éducation, une sociologie de l'institution scolaire ou universitaire. Les principes comptent. Dès La République de Platon on trouve des doctrines. On peut considérer comme "doctrines pédagogiques" la pédagogie traditionnelle, la pédagogie négative (Jean-Jacques Rousseau) ou non directive (Carl Rogers, 1969), la pédagogie soviétique (A. Makarenko, 1917), l'Éducation nouvelle (dont Freinet), la pédagogie Steiner-Waldorf.
(source wikipedia)